Extrait du roman Plurielles.
« Aymeric observa longuement Ambre prosternée à ses pieds. Son corps dénudé, immobile, était figé dans une position parfaite. Il ne l’avait pas touchée depuis qu’il l’avait menottée, et avait bien l’intention de ne pas le faire de sitôt. Certes la punition était terminée, mais il ne comptait pas tourner la page si facilement. Elle allait devoir lui prouver son acceptation, et son abnégation.
— J’attends de toi une soumission exemplaire Ambre. À chaque instant et en toutes circonstances.
— Oui maître.
— Penses-tu en être encore capable ?
— Oui maître.
Il ne répondit pas tout de suite, comme s’il doutait de sa réponse.
— Ne me déçois plus.
— Je vous le promets maître.
— Ne fais pas de promesses que tu n’es pas sûre de pouvoir tenir !
Ambre encaissa et ne répondit pas. Elle se releva doucement lorsqu’il le lui permit et comprit qu’il quittait la villa pour le déjeuner. Soulagée de ne plus être liée à Perle, elle rejoignit aussitôt sa chambre sans un mot de plus. Elle avait vécu toute cette situation comme une véritable humiliation. Elle qui était sa soumise favorite, celle qu’il préférait, il n’avait pas hésité à la rabaisser publiquement, alors qu’il aurait pu le faire en privé. Était-ce le début de sa déchéance ? Allait-il bientôt lui annoncer que Perle était désormais sa préférée et que c’était à prendre ou à laisser ? Que la porte était grande ouverte, comme il l’avait dit à Opale lorsqu’elle-même avait rejoint la villa ? Elle oscillait entre la colère et la tristesse, mais elle se ressaisit. Il s’agissait là d’émotions de faiblesse, et elle n’était pas faible ! Elle ne pouvait pas l’être. »
