Sia, soumise accomplie, rêvait d’abnégation. Elle voulait ressentir l’essence même de ce mot qui représentait à ses yeux le don le plus ultime qu’une soumise puisse faire à son maître : renoncer à tout ce dont il déciderait de la priver pour l’amener à la perfection dans la soumission.
Guidée par son maître dans un huis clos intense, Sia repoussera sans cesse ses limites pour tenter de lui démontrer sa volonté et ses capacités à se soumettre, s’abandonnant parfois jusqu’à oublier la réalité. Mais ne risque-t-il pas la pousser trop loin ? Ne se perdra-t-elle pas dans son cheminement vers l’abnégation ?
Une chose est sûre, elle ne sortira pas indemne de sa quête d’absolu.
Découvrez un extrait d’Abnégation ici.
Acheter sur Amazon
Acheter en version Numérique
Acheter en format Audio
«Aimer, ce n’est pas se rechercher soi, c’est se quitter, faire abnégation de soi-même pour se livrer à l’autre.» (Père Finet). Ce mots auraient pu figurés dans le livre tant ils reflètent la quête d’abnégation dans laquelle s’est lancée Sia accompagnée de son Maître. le but d’Eva Delambre n’est pas de donner une définition ferme et précise de ce qu’est l’abnégation mais de mettre en exergue le cheminement et la réflexion qui pousse Sia à repousser ses propres limites pour tendre vers un renoncement personnel de soi-même. Les mots du Maître de Sia jouant un rôle important dans ce cheminement.
Cette réflexion très présente dans le livre donnant une dimension sadienne à cette histoire tout en rythmant le cheminement de Sia dans sa quête d’abnégation.
A cela s’ajoute l’écriture de l’auteure toujours aussi travaillée et soignée.
« L’écriture, c’est comme un iceberg, avec un dixième émergé. La partie émergée, c’est le premier roman. Ensuite, il y a le deuxième, le troisième… A chaque roman, on va plus profond. » (Edna O’Brien).
De « Devenir Sienne » (son premier roman) à « Abnégation » (le sixième) Éva Delambre a su montrer que son écriture, son style ne restait pas figé. Cette évolution se ressent et s’observe dans ce nouveau roman que ce soit dans la complexité de ses personnages ou dans les mises en situation. A cela s’ajoute ce respect envers les personnages et le thème abordé: le BDSM.
En définitive, ce nouvel opus est une réussite tant par son histoire que ses personnages. Et l’écriture d’Éva Delambre met en exergue la complexité de cette quête qu’est la recherche d’une abnégation pleine et entière.
Notons aussi la préface écrie par Maître Tesamo qui apporte un éclairage supplémentaire sur cet opus. Une préface qu’il est conseillé de lire avec attention.
Pour ma part, je retiendrai seulement qu’Eva Delambre a écrit une belle histoire avec des personnages humains tant dans leurs réactions que dans leurs sentiments loin des clichées du genre. Que son écriture n’a pas encore fini de nous surprendre.
Je terminerai sur cette citation : « Les mots sont à tout le monde, jusqu’à ce que vous prouviez que vous êtes capable de vous les approprier. Voilà ce qui définit un écrivain. Et vous verrez Marcus, certains voudront vous faire croire que le livre est un rapport aux mots, mais c’est faux : il s’agit en fait d’un rapport aux gens. » (Joël Dicker). » Commentaire publié sur Babelio.